Quel impact pour le transport de marchandises à Bruxelles ?

Par Sophie Cools , le juin 3, 2020 , mis à jour le octobre 25, 2021
logistique Bruxelles
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Tout le monde sait que les voitures sont un des problèmes majeurs de notre capitale : bouchons, pollution, bruit. Cependant, nous avons tendance à faire l’amalgame entre “voiture” et “ transport”. Les transports de marchandises sont responsables à eux seuls de près de 25% des émissions de Co2 en zone urbaine et presque 14 % du trafic total.. Où se situe Bruxelles face à cette problématique ? Analyse…

Malgré son taux d’émission de Co2 déjà très élevé, le Bureau Fédéral du Plan estime que le secteur va connaître une hausse de 68% des tonnes-kilomètres en Belgique entre 2008 et 2030 alors que l’augmentation du volume de passagers ne devrait augmenter que de 20%. Plusieurs organismes estiment donc que le secteur de la logistique mérite une plus grande attention dans les débats sur la mobilité.

Un problème nécessaire ?

Le transport de freight est essentiel à toute vitalité économique dans les villes. Il procure aux habitants et consommateurs des biens et supporte l’activité économique urbaine. On estime d’ailleurs que la logistique urbaine génère un emploi par livraison et par semaine et que près de 30 à 50 tonnes de biens sont proposés aux habitants par an.

Vu que la Région de Bruxelles-Capitale s’attend à un boom de population, il va être encore plus difficile de gérer tout ce trafic logistique sans poser des solutions aux problèmes de mobilité très rapidement : Bruxelles mobilité prédit une augmentation de 80% du trafic des véhicules de fret d’ici 2050 !

Un changement de dynamique de logistique

Longtemps cités comme les indispensables du transport, les poids-lourds laissent de plus en plus la place aux vans/camionnettes. Ces derniers, avec une capacité de transport d’1 tonne ou plus, sont capables de se frayer un chemin en ville. Il est estimé que dans les cités européennes, près de la moitié du volume transporté l’est par des camionnettes. Ce phénomène mène à une fragmentation du flux des biens avec d’un côté un volume transporté par des poids-lourds qui est à la baisse, et de l’autre côté une population qui est en augmentation. Nous assistons à une période où le nombres de livraisons augmente par personne et non plus en volume, d’où l’utilisation massive de vans.

Mais là où ce changement de cap montre une plus grande consommation de la part des habitants des villes, il apporte également un nouveau problème de taille : la congestion. TomTom et Inrix avaient déjà placé Bruxelles comme l’une des villes les plus congestionnées au monde : durant la semaine de travail et en dehors des congés scolaires, la SPF Mobilité et Transports a déjà observé que le nombre de kilomètres de routes avec plus de 75% de saturation (1500 véhicules par heure/voie) avait grimpé de 178 km en 1990 à près de 735 km en 2009.

L’intensité du trafic de freight varie également en fonction du jour de la semaine. Durant les week-ends, les vans représentent 4 à 5 % du trafic alors que durant la semaine, ils grimpent à 8%. Mardi semble être le jour le plus bondé : près de 45.000 véhicules de transport entrent dans la ville et en sortent durant ce court laps de temps.

Un secteur particulièrement polluant

Les données suivantes sur la qualité de l’air à Bruxelles ont étés récoltées par Bruxelles Environnement : la pollution causée par les transports de marchandises s’élèvent à 25% des émissions de Co2, 31% du NOx (oxyde d’azote), 33% des émissions de particules PM 2.5 et près de 32 % pour les particules PM 10. En lisant ces chiffres, il est important de se rappeler que le secteur équivaut à environ 14% du trafic total ( poids-lourds compris). En faisant la parallèle, il est donc clair que les véhicules de freight polluent bien plus que le transport de personnes.

Lire la suite : Des solutions en cours d’analyse

*Article originalement publié sur Medium le 28 octobre 2016

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